
Construire un bateau par où commencer!
Début du chantier en Bretagne
Notre voilier prend vie
Écrit par Emmanuelle Dumas future propriétaire de LifeSong²
On vous a déjà parlé des étapes clés de la conception, de l’idée originale aux plans réalisés par l’architecte, dans l’article : Concevoir un bateau. Mais ensuite, par où commencer?
Après des milliers d’heures de réflexion et plus d’un an de travail sur l’ordinateur, le futur LifeSong n’est encore que des fichiers de découpe et des images 3D. Il est temps de voir du concret!
Du numérique à la réalité
Après avoir révisé minutieusement les fichiers de découpe (car chaque erreur peut coûter beaucoup de retard au chantier), les documents sont envoyés chez Oxymax.

Oxymax
Une entreprise finistérienne qui peut réaliser toutes sortes de découpe (laser et jet d’eau) sur tous types de métaux (aluminium, acier, inox) jusqu’à des épaisseurs impressionnantes. Nous avons eu le plaisir de visiter leurs locaux cet hiver pour voir où “naissaient” les premiers bouts de notre bateau. Une visite surprenante et rassurante tant par le professionnalisme des employés que par la précision des machines.
Les fichiers sont d’abord revus par Oxymax pour minimiser le taux de chutes. Chaque plaque d’aluminium est donc optimisée pour utiliser chaque petit recoin de ce précieux matériau. Dans ce même but de réduire les pertes, les couples* sont donc coupés en plusieurs morceaux pour permettre d’en découper plusieurs par plaque d’aluminium. Ce qui veut dire un peu plus d’assemblage et de soudure pour le chantier, mais beaucoup moins de gaspillage d’aluminium.
Heureusement, l’aluminium étant un des matériaux qui se recycle le mieux, toutes les chutes sont envoyées au recyclage et seront refondues en plaque.
On a d’ailleurs retrouvé les chutes de la cadenne dans la benne de recyclage chez Oxymax. Vu l’épaisseur d’aluminium, c’était difficile à manquer!
*Les sections transversales du bateau. Comme s’il l’ont faisait de petites tranches de la coque.


Le début de la construction
Janvier 2025: les morceaux d’aluminium ont été livrés au chantier Bord à Bord. Alors qu’on avait déjà passé plus d’un an à la conception de ce bateau exceptionnel, c’est seulement en voyant les premiers couples au chantier que j’ai vraiment réalisé. Que j’ai pris conscience que c’était bien réel! Un peu comme un papa qui découvre son nouveau-né, surpris par l’émotion alors qu’il s’y préparait depuis neuf mois. Je peux même dire que j’ai eu des vertiges et des papillons dans le ventre.
Et pourtant, on n’y voyait pas grand chose encore…




Mathieu, soudeur chez Bord à Bord, a assemblé les 30 couples avec précision et efficacité. Ils ont ensuite travaillé à trois pour montrer tous ces couples sur le marbre* et commencer l’assemblage du «squelette».
*Structure de référence parfaitement plane et stable pour garantir la précision de la construction




L’ossature du voilier
En quelques jours nous avons vu apparaitre la structure du nouveau LifeSong et nous avons pu vite apprécier l’ampleur de ses 23,95 mètres… On peut dire que ça prend pas mal de place dans le chantier qui s’était préparer à construire des voiliers jusqu’au maximum de 24 mètres!
Une fois que chaque couples est à sa place, les lisses* sont mises en place. Et comme le bateau a été construit spécialement pour résister à l’effort des glaces. La structure se resserre à la ligne de flottaison et sous la coque.
*Barres longitudinales qui fixent les couples d’avant vers l’arrière.




Un bateau à l’envers
Heureux de voir notre projet prendre forme, nous amenons les enfants voir la «bête» qui occupe tant notre temps et nos pensées. Impressionnés, Raphaël et Jade apprécient la grandeur de leur futur maison. Je leur montre l’emplacement de leur future cabine (en expliquant que le haut du bateau deviendra le plancher) et je vois Jade un peu perplexe.
«Ça va être bizarre de marcher sur le plafond maman!»
J’en viens à la conclusion que ce squelette de métal est encore un peu trop abstrait pour de jeunes enfants. Mais bientôt, ils comprendront…